Une méditation sans objet ?

Une méditation sans objet ?

On viendrait donc en somme au dojo sans raison ?

Oui et non !

Non pour tout ce qui a été dit dans la lettre à un débutant, afin d’éviter les écueils situés dans un plan physique inhérent à nos défenses pour imaginer le bonheur.

Mon bonheur ne serait pas de me sentir bien, mais d’être rassuré sur la raison de notre essence. Méditer pour moi serait d’avoir un peu conscience d’une plus grande conscience, celle qui éternellement m’échappera à mon expression, alors qu’il n’est question que de cela : comment la vivre sans la cerner ? Comment vivre sans en définir une recette ?

Assise sur mon coussin, je suis en permanence attaquée par mes pensées qui veulent prendre le pouvoir, mais j’ai pu constater en quinze ans de cette méditation que je n’en mourrais pas parce que je ne les confonds plus avec la sensation d’insatisfaction de ce qui m’arrive, qu’il s’agisse d’injustice, de déception, de jalousie, de tristesse, de colère, d’indifférence. Ce qui m’arrive, c’est ce qui m’arrive mais je ne m’identifie pas à cela. Ca change tout…. Jusqu’à la persuasion de ne plus me sentir coupable de ce qui m’arrive.

La pensée dans la méditation en zazen a tous les temps à la fois, et pourtant se vit au présent, et prépare l’action du futur proche…

Et si notre essence commune n’avait pas de temps ? Où se situe donc la raison à venir méditer avec autant de détermination ?

La première année de la découverte de cette pratique/méditation a été un temps de désillusion et de passion… Ma petite fille, âgée de quatre ans,  montant les escaliers du dojo me lançant : « Mais maman, y a bien une raison pour que tu viens ici souvent ? » Et le responsable en haut de l’escalier, répondant : «Oui, tu as raison Tiphaine, il y en a une, et elle est où ? » Je crois être encore sur l’exploration de cette question  après quinze années de pratique : la réponse est dans la question et bonne à vivre.

FRANZ aliasFlorence

 


» Revenir à la lettre à un futur pratiquant.

 

» Voir aussi Maître Deshimaru, extrait d’une conférence à Zinal

 

 

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